En 2022, le marché des cars Macron accentue sa reprise post-Covid, sans retrouver son niveau de 2019

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Paris, le 29 juin 2023 – Dans son nouveau rapport sur le marché du transport par autocar en 2022, l’ART observe que la fréquentation des services de cars librement organisés (SLO ou cars « Macron ») ne retrouve pas son plus haut niveau observé depuis la libéralisation (plus de 10 millions de voyageurs transportés en 2019). Elle constate aussi une hausse des tarifs, malgré les effets positifs sur les prix de la concurrence, d’une part, entre les deux opérateurs, Flixbus et BlaBlaCar, ainsi que, d’autre part, avec les trains aptes à la grande vitesse (TAGV). Enfin, l’action de l’ART a permis une baisse de 10 % des tarifs d’accès aux gares et aménagements routiers.

 

AVEC MOINS DE 10 MILLIONS DE VOYAGEURS EN 2022, LA FRÉQUENTATION RETROUVE SEULEMENT SON NIVEAU DE 2018

Les effets de la reprise post-Covid permettent seulement au secteur de retrouver le niveau d’offre de 2017 et celui de fréquentation de 2018. Bien qu’en augmentation de 77 % sur un an, en 2022, le trafic en autocars.km peine à retrouver son niveau d’avant crise. La reprise plus dynamique de la demande permet d’atteindre un niveau de fréquentation situé *entre 7,8 et 9,3 millions de passagers*[1] pour les autocars SLO en 2022, soit une hausse de plus de 90 % sur un an, encore insuffisante toutefois pour rattraper le niveau de fréquentation observée avant la crise[2].

Sur le plan économique, la timidité de la reprise de l’offre, associée au dynamisme de la demande, propulse le taux d’occupation à un niveau supérieur à celui atteint avant la crise.

La recette moyenne par passager aux 100 km est, elle aussi, en hausse : elle se hisse à 5,8 € en 2022, contre 4,6 € en 2019 et 4,8 € en 2021.

LA CONCURRENCE ENTRE AUTOCARS ET AVEC LES TAGV PERMET UNE BAISSE DES PRIX MOYENS DES CARS « MACRON »

Pour les liaisons en concurrence avec le TAGV, la recette moyenne aux 100 km des opérateurs est plus faible d’environ 1,2 € que pour les autres liaisons ; elle est également plus faible de 0,8 € pour celles en concurrence entre autocars. Ces effets positifs de la concurrence bénéficient à près de 90 % des passagers des cars « Macron », qui disposent d’une offre alternative de transports en autocar ou en train. Le poids de ces liaisons en concurrence dans l’offre des deux opérateurs nationaux marque d’ailleurs un rebond prononcé en 2022 (+ 4 points pour FlixBus et + 11 points pour BlaBlaCar).

EN 2022, L’ACTION RÉGULATOIRE DE L’ART A PERMIS UNE BAISSE DU TARIF MOYEN D’ACCÈS AUX GARES ET AMÉNAGEMENTS ROUTIERS DE 10,3 % 

Les cars « Macron » ont desservi 279 aménagements de transport routier de voyageurs, dont un quart environ sont payants.

Le tarif d’accès à ces aménagements s’établit à 5,21 € HT par autocar, en baisse de 10,3 % par rapport à 2021. Cette baisse s’explique notamment par l’action de l’ART, qui a conduit les exploitants des gares routières de Montpellier-Sabines et de l’aéroport de Paris-Beauvais à baisser le tarif d’accès à leur aménagement, respectivement de 50 % et de 60 %.

La stratégie de régulation, adoptée en 2020, qui vise à concentrer les contrôles de l’ART sur les aménagements les plus utilisés, a été confortée par les résultats obtenus : au 31 décembre 2022, 82 % des aménagements régulés étaient dotés de règles d’accès (tarifaires, notamment) conformes (part en progrès de 3 points sur un an).

Consulter :

 

À propos de l’Autorité de régulation des transports

Depuis 2010, le secteur ferroviaire français est doté d’une autorité indépendante qui accompagne son ouverture progressive à la concurrence : l’Autorité de régulation des activités ferroviaires (Araf). La loi n° 2015-990 du 6 août 2015 pour la croissance, l’activité et l’égalité des chances économiques a élargi les compétences du régulateur aux activités routières – transport par autocar et autoroutes. Le 15 octobre 2015, l’Araf est ainsi devenue l’Autorité de régulation des activités ferroviaires et routières (Arafer), avec la mission de contribuer au bon fonctionnement du service public et des activités concurrentielles, au bénéfice des clients des transports ferroviaire et routier.

Compétente pour la régulation des redevances aéroportuaires depuis le 1er octobre 2019, l’Arafer est devenue l’Autorité de régulation des transports (ART) à cette date. Enfin, la loi n° 2019-1428 du 24 décembre 2019 d’orientation des mobilités a étendu les compétences et missions de l’Autorité à l’ouverture des données de mobilité et de billettique, ainsi qu’à la régulation des activités de gestionnaire d’infrastructure et des activités de sûreté exercées par la RATP en Île-de-France.

Ses avis et décisions sont adoptés par un collège composé de cinq membres indépendants choisis pour leurs compétences économiques, juridiques ou techniques dans le domaine des services numériques ou du transport, ou pour leur expertise des sujets de concurrence. Il est présidé depuis le 4 août 2022 par Philippe Richert, Vice-Président et Président par intérim.

[1] Les données couvertes par le secret des affaires font l’objet d’une occultation sous la forme de fourchettes signalées par des astérisques.

[2] *Entre 4 et 4,8 millions de passagers* en 2021 et *entre 10,3 et 11,3 millions de passagers* en 2019.