L’Autorité de régulation des transports (ART) publie ce jour son rapport sur le marché français du transport ferroviaire de voyageurs et de fret en 2024 (l’Essentiel). L’année 2024 confirme la tendance observée les années précédentes : une fréquentation des trains toujours en hausse et une augmentation des prix moyens modérée, au regard de l’inflation. La qualité de service s’est également améliorée, après plusieurs années marquées par des mouvements sociaux. Du côté du trafic fret, l’activité a connu un rebond en 2024, qui semble se poursuivre en 2025.
EN 2024, LA FRÉQUENTATION DES TRAINS ATTEINT UN NOUVEAU RECORD TANDIS QUE LE TRANSPORT DE FRET CONNAÎT UNE NOUVELLE DYNAMIQUE
En 2024, la fréquentation des trains de voyageurs a fortement progressé : celle des trains conventionnés (TER ; Intercités) a augmenté de 8 % en un an, et dépassé de plus d’un tiers (35 %) le niveau de 2019. Les trains aptes à la grande vitesse (TAGV) affichent également une fréquentation supérieure de 12 % au niveau de 2019, et les trains de nuit ont vu leur niveau de fréquentation progresser pour la quatrième année consécutive. Les services Transilien-RER d’Île‑de-France ont également connu une croissance forte en 2024 après plusieurs années de progression très modérée.
Le transport ferroviaire de marchandises s’est lui aussi redressé en 2024, après avoir atteint un point historiquement bas en 2023. Cette hausse, portée par le transport combiné, semble se poursuivre en 2025, malgré une reprise faible des marchés internationaux.
UNE OFFRE EN AUGMENTATION SENSIBLE, ET UNE QUALITÉ DE SERVICE EN NETTE AMÉLIORATION APRÈS SIX ANNÉES DE DÉGRADATION
En 2024, l’offre ferroviaire de trains de voyageurs a augmenté, en phase avec la hausse de la fréquentation, tant pour les services conventionnés que pour ceux à grande vitesse. Ces derniers affichent ainsi des taux d’occupation toujours très élevés (76 % en moyenne), dans un contexte où les fréquences programmées de trains à grande vitesse ont de nouveau reculé en 2024, du fait de tensions sur la disponibilité du matériel roulant.
La dynamique d’offre a bénéficié d’une amélioration sensible de son taux de réalisation (atteignant, au global des services, 93 %, soit 4 points de plus qu’en 2019). Cette progression s’explique notamment par l’absence, pour la première fois depuis six ans, de mouvements sociaux d’ampleur. La ponctualité de l’offre ferroviaire s’est également améliorée en 2019 mais reste en dessous de son niveau de 2017.
LES ÉVOLUTIONS DE PRIX MOYENS RESTENT MODÉRÉES AU REGARD DE L’INFLATION
En 2024, les prix effectifs des services ferroviaires ont augmenté de 2 % en moyenne, et de 7 % seulement depuis 2019. Les services à grande vitesse ont pu limiter leur hausse (+9 % seulement de hausse moyenne des prix hors offres Ouigo depuis 2019), tout en augmentant la recette par circulation depuis 2019, grâce à une plus grande capacité d’emport et aux taux d’occupation élevés des trains.
Cette dynamique a également bénéficié aux services conventionnés, pour lesquels le poids des recettes des usagers augmente depuis 2022. Cependant, les concours publics apportés à l’opérateur restent très majoritaires par rapport aux recettes des usagers : en 2024, ils représentaient en moyenne près des deux tiers du revenu global des services TER.
UNE MAÎTRISE DES PRIX ET DES COÛTS PLUS FORTE DANS LES SECTEURS OUVERTS À LA CONCURRENCE
L’axe TAGV Sud-Est, sur lequel se concentre en 2025 la concurrence librement organisée, est le seul axe à afficher en 2024 une baisse du niveau de recette réel par train.km par rapport à 2019. Cette évolution se produit notamment sous l’effet du développement de la concurrence. Le poids des offres Ouigo et de Trenitalia s’est accru face aux dessertes historiques inOui, tandis que la fréquentation de cet axe a augmenté au global de plus de 20 % depuis 2019, et de plus de 30 % sur l’axe France-Espagne. L’activité ferroviaire reste cependant encore largement dominée en France par SNCF Voyageurs, pour les services librement organisés comme conventionnés.
À la fin de l’année 2025, 4 des 12 lots conventionnés (sur plus de 50 prévus) ont été attribués à l’issue d’un processus d’appel d’offres aux opérateurs alternatifs Transdev et RATP. Cependant, 78 % de l’offre ferroviaire conventionnée doit encore faire l’objet d’une attribution concurrentielle d’ici 2034. Ces services pourront ainsi bénéficier des effets positifs de la mise en concurrence, déjà visibles pour la plupart des lots attribués : une offre ferroviaire en forte augmentation et des objectifs rehaussés de qualité de service, à coûts stables, voire en baisse pour plusieurs lots. Alors que les péages représentent 28 % des coûts globaux des services TER-Intercités, leur forfaitisation effective depuis 2024 a permis de stabiliser ce poste de coûts (malgré la hausse des péages unitaires), tout en soutenant le développement du trafic des services conventionnés.
Consulter :
- Le marché du transport ferroviaire en France en 2024 – L’Essentiel
- Les tableaux de bord digitalisés sur le marché français du transport ferroviaire de voyageurs et de fret
- Les jeux de données en open data
