Le marché ferroviaire de voyageurs fortement impacté en France et en Europe en 2020

Ferroviaire
Actualité publiée le 1er juillet 2021
0085 20 art market monotoring report 2020 bat8.indd

Dans un contexte de crise liée à l’épidémie de Covid-19 qui a frappé durement le marché du transport ferroviaire en France comme en Europe, l’Autorité publie les premiers chiffres du secteur en 2020 et dévoile un bilan contrasté, avec une fréquentation bien plus impactée que l’offre de transports et une plus grande résilience du marché du fret que celui du transport de voyageurs. L’IRG-Rail publie dans le même temps une première étude sur les impacts de la crise en Europe.

PLUS DE LA MOITIE DES GARES NON DESSERVIES PENDANT LE 1er CONFINEMENT DE 2020

Durant le confinement du printemps 2020, moins de 1 200 gares étaient desservies les jours les plus affectés de la période, contre plus de 2 600 habituellement. Le nombre de gares desservies durant le reste de l’année est resté relativement stable, malgré la baisse du trafic ferroviaire de voyageurs.

La consistance du réseau reste par ailleurs stable par rapport à 2019. L’âge du réseau poursuit son rajeunissement progressif (3 mois de moins par rapport à 2019) mais ce constat cache de profondes disparités : si le réseau classique (notamment le plus circulé) enregistre un léger rajeunissement global, le réseau de lignes à grande vitesse (LGV) enregistre un vieillissement de 11 mois, avec un âge moyen de 19 ans fin 2020.

 

UNE FREQUENTATION VOYAGEURS DEUX FOIS PLUS IMPACTEE QUE L’OFFRE

En 2020, la fréquentation a chuté de 42 % en passagers.km alors que l’offre ne baissait que de 21 % en trains.km, du fait du relatif maintien de l’offre des services conventionnés TER (-13 %) et Transilien (-10 %). Les services internationaux sont les plus affectés avec une baisse de la fréquentation de 63 %.

Malgré la reprise de l’offre entre les confinements du printemps et de l’automne 2020, et un impact limité de ce dernier, la fréquentation mensuelle de tous les services est restée en dessous du niveau de 2019, tout particulièrement pour les services Transilien et internationaux.

 

UNE CHUTE MOINS FORTE DE LA FREQUENTATION DES TRAINS LIBREMENT ORGANISES EN FRANCE PAR RAPPORT AUX AUTRES PAYS EUROPEENS

Le rapport IRG-Rail montre[1] une baisse de 41 % de la fréquentation des trains librement organisés (essentiellement des TGV en France), moins forte en France qu’en Espagne, qui enregistre une chute de 66 % de son trafic non-conventionné, et qu’en Allemagne (-47 %).

Globalement, la chute de la fréquentation est généralisée en Europe[2], la France (avec -41%[3]) se situant dans les pays moyennement affectés, comme l’Allemagne (-42 %), tandis qu’elle atteint près ou plus de 60 % en Espagne, Belgique, Pays-Bas ou au Royaume-Uni. Dans l’ensembles des pays européens, la baisse de l’offre est à la fois moindre que celle de la fréquentation et très variable entre les différents pays (-1 % seulement en Allemagne et -7 % en Belgique, contre des niveaux proches de -20 % en France, en Italie et au Royaume-Uni).

 

UNE AMELIORATION DE LA PONCTUALITE MOINS FORTE QUE DANS LES PAYS VOISINS

Le taux de ponctualité (au seuil de 5 minutes) s’améliore légèrement, de 1 point de pourcentage, avec 90 % des trains de voyageurs ponctuels à leur terminus en 2020. Plus particulièrement, le taux de ponctualité des TAGV a de nouveau gagné 3 points en 2020, pour atteindre 81 %.

Ce taux de ponctualité s’est amélioré pour la plupart des pays européens, mais plus fortement qu’en France (amélioration de 2 points en Allemagne, et de 3 points en Belgique et en Italie)[4].

 

LE FRET FERROVIAIRE RESISTE A LA CRISE EN FRANCE ET EN EUROPE

Fortement impacté par les mouvements sociaux fin 2019 et début 2020, le fret ferroviaire s’est montré relativement résilient face à la crise sanitaire.

Par ailleurs, la concentration du marché du fret a continué de diminuer en 2020. La part du groupe SNCF, qui totalisait 70 % des trains.km en 2019, recule ainsi encore de trois points de pourcentage en 2020.

Au niveau européen[5], dans la plupart des pays, des baisses plus modérées ont été enregistrées sur le marché du transport de marchandises par rapport à celui du transport de voyageurs. Le premier confinement a concentré sur les mois d’avril et mai les baisses les plus fortes de l’activité fret, avec des chutes de près ou plus de 30 % en Italie, au Royaume-Uni et en France, avant une reprise d’activités sur le second semestre pour plusieurs pays.

Consulter :

[1] Rapport IRG-Rail – Figure 7 – Change in non-PSO passenger-km, comparison 2019/2020, page 10.

[2] Rapport IRG-Rail – Figure 4 – Change in passenger-km, comparison 2019/2020, page 9.

[3] L’intégration des RER de la RATP dans les statistiques de l’ART (baisse de 42 % de la fréquentation) explique le différentiel avec les statistiques de l’IRG-Rail (baisse de 41 % de la fréquentation), qui ne prennent en compte que les services de transports opérés sur le Réseau ferré national (RFN).

[4] Rapport IRG-Rail – Figure 18 – Change in percentage points (pp) of passenger trains arriving on time, 2020 & 2019, page 19.

[5] Rapport IRG-Rail – Figure 11 – Change in net tonne-km, comparison 2019/2020, page 13.