Concurrence ferroviaire en Europe : faits et chiffres

Ferroviaire
Actualité publiée le 15 mai 2017

Le réseau européen des régulateurs ferroviaires indépendants (IRG-Rail) a récemment publié son rapport annuel d’observation des marchés. Coordonné par l’Arafer et son homologue polonais, il est réalisé sur la base des données fournies par 24 régulateurs, et met en lumière la réalité de la concurrence sur les marchés ferroviaires en Europe.

C’est la première fois que les régulateurs produisent une telle analyse avec une vision précise et documentée sur les règles encadrant l’entrée de nouveaux opérateurs sur les marchés ferroviaires de marchandises et de voyageurs et une analyse du degré réel d’ouverture, sur la base de données de l’année 2015.

Le rapport fournit un état des lieux de la libéralisation des marchés et de l’entrée effective de nouveaux acteurs afin de déterminer dans quelle mesure des barrières à l’entrée existent, par type d’acteurs. L’analyse distingue en effet les opérateurs historiques des nouveaux entrants afin de comparer leur dynamisme sur le marché ferroviaire européen.

Quels sont les principaux enseignements ?

Il existe une très grande diversité de situations dans les 24 pays étudiés en termes de possibilités d’accès aux marchés ferroviaires de voyageurs par des nouveaux entrants. Certains sont totalement ouverts, d’autres sont ouverts pour certains segments seulement, et enfin, d’autres sont totalement fermés.

Parmi les marchés ouverts au moins en partie, les nouveaux entrants peuvent se concurrencer pour les services conventionnés marché et/ou en open access. Néanmoins, certains marchés ou segments ouverts à la concurrence étaient toujours, en 2015, exploités uniquement par un opérateur historique. Cette absence de concurrence dénote soit un manque d’attractivité de ces marchés, soit l’existence de barrières à l’entrée.

Les 24 pays étudiés ont tous ouvert l’activité de fret à la concurrence et de nouveaux acteurs sont entrés sur tous les marchés ou certains segments.

Qu’il s’agisse du transport de marchandises ou de voyageurs, les opérateurs historiques s’arrogent la plus grande part des marchés avec, en moyenne presque 67% des trains.km de voyageurs et environ 60% des trains.km de marchandises. Parmi les nouveaux entrants, les opérateurs historiques étrangers sont minoritaires (en train.km de voyageurs et de marchandises) comparés aux entreprises ferroviaires alternatives, c’est-à-dire non liés à un opérateur historique.

En revanche, ces entreprises alternatives se déplacent très peu sur le marché européen, contrairement aux opérateurs historiques qui prennent des parts de marché dans les pays voisins. Cette observation est d’autant plus vraie pour le transport de voyageurs que trois entreprises alternatives opèrent dans un autre pays que leur pays d’origine, contre 15 opérateurs historiques présents à l’étranger.

Si certains marchés nationaux semblent « statiques », aucun opérateur venant concurrencer les opérateurs historiques, ces derniers sont en revanche dynamiques à l’international.

Consulter le rapport (en anglais)