Si le marché des cars Macron a été stoppé net dans sa progression par la crise sanitaire en 2020, il retrouve lors du déconfinement de mai 2021 son niveau de l’été 2020

Autocar
Actualité publiée le 3 juin 2021
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L’Autorité publie aujourd’hui le premier bilan complet mettant en lumière l’impact de la crise sanitaire sur le marché du transport par autocar en 2020.

Dans un marché dominé par le duopole constitué de Flixbus et Blablabus (aujourd’hui Blablacar), la structure de l’offre de services librement organisés de transport interurbain par autocar (SLO) est restée stable en 2020, notamment en nombre de villes desservies, en dépit d’une baisse de 41 % de la fréquence quotidienne des dessertes et d’une chute de 66 % du volume d’autocars.km. Les liaisons en concurrence, entre opérateurs ou entre modes, bien que toujours dominantes, voient leur poids diminuer. La fréquentation, en fort recul (de 62 % à 67 % [1]) par rapport à 2019, atteint, quant à elle, son niveau le plus bas depuis 2016. Sur le plan économique, bien que le chiffre d’affaires du secteur subisse une baisse de 66 % par rapport à 2019, les recettes moyennes par passager sont préservées à la faveur du maintien d’un taux d’occupation élevé des autocars.

LA CRISE SANITAIRE A RENFORCÉ LES EFFETS DE LA CONCENTRATION SUR UN MARCHÉ DOMINÉ PAR FLIXBUS ET BLABLABUS

L’adaptation de l’offre de SLO aux restrictions de déplacement mises en place pour lutter contre l’épidémie de Covid-19 a fait chuter la part des passagers bénéficiant d’offres en concurrence, qui s’est établie à 79 % au second semestre 2020, en baisse de 5 points par rapport à la période qui a précédé le premier confinement. En le rapportant au nombre de jours d’exploitation effective, le nombre de départs quotidiens d’autocars est, quant à lui, en chute de 41 % par rapport à 2019 et s’établit à moins de 500 en 2020. La fréquence quotidienne n’est pas épargnée, puisqu’elle s’élève à 1,8 trajet en moyenne par liaison, en baisse de 26 % sur un an ; 78 % des liaisons, soit près d’une liaison sur cinq, enregistrent moins d’un aller-retour quotidien en 2020, contre 69 % en 2019. En 2020, les opérateurs SLO ont commercialisé 1 908 liaisons, en recul de 20 % par rapport à 2019. Flixbus exploite 65 % de l’offre de liaisons contre 42 % pour Blablabus.

UNE BAISSE DE LA FRÉQUENTATION MOINS FORTE EN FRANCE QU’EN ALLEMAGNE

Entre 3,4 et 4,3 millions de passagers ont voyagé dans les autocars SLO en 2020. La fréquentation apparaît ainsi en baisse, sur un an, de 62 % à 67 % ; à titre de comparaison, la baisse de la fréquentation, sur le même période, est de 71% en Allemagne. Les évolutions trimestrielles en Allemagne en 2020 sont concomitantes à celles observées en France, en dépit d’un premier confinement moins long et d’un deuxième confinement plus tardif qu’en France. Du fait des restrictions de circulations avec les pays frontaliers, la fréquentation des lignes internationales subit aussi un recul important, de plus de 58 % par rapport à 2019.

MOINS D’AUTOCARS ANNULÉS ET UNE PONCTUALITÉ EN NETTE AMÉLIORATION

Rapporté au nombre total de trajets programmés (hormis les trajets autocars qui ont été déprogrammés en raison de la pandémie), 0,5 % des autocars ont été annulés (en baisse de 0,3 point par rapport à 2019). En outre, la ponctualité des autocars SLO s’est améliorée en 2020. Sur plus de 114 000 autocars ayant effectivement circulé, seuls 10,2 % des autocars ont connu un retard d’au moins 15 minutes (en baisse de 1,8 point sur un an).

LA PRÉSENCE D’UN SERVICE FERROVIAIRE EN CONCURRENCE, NOTAMMENT À GRANDE VITESSE, EXERCE UNE PRESSION CONCURENTIELLE SUR LES PRIX DES SLO

En 2020, 19 % des passagers.km en autocars SLO ont voyagé sur des liaisons sans aucune alternative ferroviaire, contre 17 % en 2019, 16 % en 2018 et seulement 14 % en 2017. Or, la recette moyenne des autocars SLO sur les liaisons également opérées par des services TAGV diminue entre 2017 et 2020 (‑45 centimes par passager aux 100 km), tandis que celle des autres liaisons augmente (+27 centimes par passager aux 100 km).

Consulter :

[1] La réduction à deux du nombre d’opérateurs nationaux à partir du troisième trimestre 2019 a imposé, afin de respecter le secret des affaires, d’établir des fourchettes pour les données relatives à la fréquentation globale et pour toutes les données qui leur sont liées (le nombre de passagers.km, le taux d’occupation et le chiffre d’affaires). L’ensemble des indicateurs concernés sont ainsi présentés en italique.