Marchés autoroutiers : un décret précise les modalités de contrôle du régulateur

4 mars 2016

Le nouveau gendarme des autoroutes, l’Arafer, a désormais le pouvoir de contrôler la régularité des procédures de passation des marchés autoroutiers, a-t-il annoncé jeudi dans un communiqué.
« L’Autorité va contrôler que les concessionnaires d’autoroutes respectent les procédures de mise en concurrence pour l’attribution de leurs marchés de travaux, fournitures et services », indique l’Autorité de régulation des activités ferroviaires et routières dans son communiqué.

Les modalités d’intervention du régulateur, qui a vu entrer le 1er février les autoroutes dans son périmètre, ont été définies par un décret du 1er mars, en application de la loi Macron. Cette dernière a notamment pour objectif de renforcer la régulation du secteur autoroutier concédé et la transparence des procédures de passation des marchés.
Elle vise en particulier à ouvrir ces marchés aux PME et aux ETI en abaissant le seuil de mise en concurrence des marchés de travaux de 2 millions à 500.000 euros.

Parmi ses attributions, l’Arafer a désormais « un mois pour se prononcer, par un avis juridiquement contraignant, sur la composition des commissions des marchés (qui attribuent les marchés, NDLR) dont le président reste nommé par les sociétés concessionnaires », précise le communiqué. Elle doit notamment se prononcer sur le respect du critère d’indépendance de la majorité des membres.

Consultée en début d’année sur le projet de décret, l’Autorité avait rendu un avis défavorable, estimant notamment que les délais impartis pour exercer sa mission étaient « trop courts ».
Elle avait également regretté « l’absence de garantie sur l’indépendance du président de la commission des marchés ».

En vertu du nouveau décret, l’Autorité rendra également des avis sur les règles de passation des marchés établies par les commissions et disposera pour cela d’un délai de deux mois. En cas d’irrégularités, elle pourra « saisir le juge des référés pour s’opposer à la conclusion d’un marché ».

La deuxième mission assignée par l’Etat au régulateur est de suivre les performances économiques et financières des concessionnaires et de donner un avis consultatif sur les nouveaux projets de contrats ou d’avenants aux contrats de concession existants.

Ainsi « en cas de modification d’un contrat ou de passation d’une nouvelle concession autoroutière, l’Arafer s’assure que la hausse des péages ou l’allongement de la durée de la concession (…) est justifiée ».