Mobilettre s’est procuré les commentaires de l’Arafer sur le projet de budget 2016 de SNCF Réseau, puisque la loi du 4 août 2014 lui en confie la responsabilité. A leur lecture, l’évidence s’impose: un an et demi après le vote de la réforme ferroviaire, les belles promesses du législateur sont envolées, le gestionnaire d’infrastructures est dans l’incapacité d’appliquer les dispositifs envisagés.
«L’absence de trajectoire financière, sans claire perspective sur la date d’aboutissement des travaux en cours, s’avère préoccupante»
Le carton jaune adressé à l’Etat vire d’ailleurs plutôt à l’orange bien mûr, comme on dit en football. Le fond du problème: l’absence de ce contrat de performance pluriannuel entre l’Etat et SNCF Réseau, qui devait, on s’en souvient si bien, constituer la pierre angulaire du nouvel édifice ferroviaire. «La visibilité sur le long terme, c’est la garantie d’un assainissement du système et d’une maîtrise de l’infrastructure», avaient clamé les nouveaux hérauts de l’Etat stratège.
Mais à ce jour, constate l’Arafer, «l’absence de trajectoire financière, sans claire perspective sur la date d’aboutissement des travaux en cours, s’avère préoccupante. […] Sans cette visibilité, le gestionnaire du réseau n’est pas en mesure de procéder à une planification raisonnée des opérations de rénovation de l’infrastructure, ni d’engager efficacement les programmes d’actions nécessaires à la réalisation des objectifs de productivité». «Ce manque de visibilité compromet la croissance du secteur ferroviaire», ajoute également le régulateur.
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