L’Autorité de régulation des transports (ART) publie aujourd’hui son bilan annuel de suivi économique et financier des aéroports en 2024. Si le trafic passagers des aéroports régulés est légèrement inférieur par rapport à 2019, il devrait dépasser ce niveau historique dès 2025. Sur le plan financier, malgré une forte hausse des coûts d’exploitation, les sociétés aéroportuaires maintiennent une rentabilité proche des niveaux d’avant crise. Cette année, le bilan intègre un focus sur l’activité d’assistance aux personnes handicapées ou à mobilité réduite et approfondit l’analyse de la qualité de service grâce à de nouveaux indicateurs. Ce document constitue un éclairage complémentaire aux tableaux de bord digitalisés, par aéroport, consultables depuis juillet sur le site internet de l’ART.
EN 2025, LE SECTEUR AÉROPORTUAIRE DEVRAIT DÉPASSER SON NIVEAU D’ACTIVITÉ DE 2019
En 2024, le trafic aérien de voyageurs dans les aéroports a progressé de 4 % en un an et devrait, dès 2025, dépasser le niveau d’avant-crise. Alors que le trafic domestique a poursuivi sa baisse tendancielle (-25 % depuis 2019), les faisceaux internationaux ont, quant à eux, apporté jusqu’à 8 points de croissance sur les aéroports de Paris-Beauvais, Bâle-Mulhouse, Lyon et Nantes. En 2025, le trafic aérien de voyageurs en France devrait dépasser son niveau d’avant crise sanitaire, avec une croissance déjà observée de +1,5 point à mi-année sur les aéroports français.
La croissance du trafic a été portée principalement par les compagnies à bas coûts, dont la part de marché a encore progressé de 2 points sur les aéroports régulés. Près de la moitié de cette croissance a été portée par quatre opérateurs : Ryanair, easyJet, Volotea et WizzAir.
LES EXPLOITANTS AÉROPORTUAIRES MAINTIENNENT LEUR RENTABILITÉ EN 2024 GRÂCE À UN MODÈLE ÉCONOMIQUE ROBUSTE, MALGRÉ LA HAUSSE DES COÛTS
En 2024, les sociétés aéroportuaires ont réalisé un niveau de recettes dépassant désormais le seuil des 5 milliards d’euros. La hausse de 7 % de leurs recettes résulte à la fois de l’effet prix et de la dynamique de trafic. Cette croissance est désormais plus contenue par rapport aux périodes précédentes, marquées par le rattrapage en sortie de crise sanitaire.
Les charges d’exploitation bondissent de 14 %, nettement plus rapidement que les recettes. Cette nette hausse s’explique en partie par l’entrée en vigueur, le 1er janvier 2024, de la taxe d’exploitation sur les infrastructures de transport de longue distance (TEITLD), qui représente près de 140 millions d’euros de charges supplémentaires pour les aéroports concernés.
La résilience du modèle aéroportuaire se confirme en 2024. Pour la troisième année consécutive, la rentabilité moyenne du secteur se maintient à un niveau proche de celui d’avant-crise, malgré la hausse des coûts et des disparités chez certains aéroports. Cette solidité financière permet aux exploitants d’accroître les investissements en 2024, mais ces derniers restent insuffisants pour ralentir le vieillissement des infrastructures aéroportuaires. En parallèle, ces bons résultats permettent le versement de près de 520 millions d’euros de dividendes, représentant le plus haut niveau atteint depuis 2017.
LA NOUVELLE ÉDITION AU BILAN DE L’ART A ÉTÉ ENRICHIE PAR DEUX FOCUS SUR L’ASSISTANCE PHMR AINSI QUE LA QUALITÉ DE SERVICE ET L’EXPÉRIENCE PASSAGERS
Un premier focus dédié au suivi de l’assistance aux personnes handicapées et à mobilité réduite (PHMR) montre une nette hausse de ce coût pour les passagers. L’ensemble des aéroports français sont confrontés à une hausse du tarif de l’assistance PHMR par passager pour deux raisons : d’une part, la hausse du coût de la prestation ; d’autre part, la hausse de demandes d’assistance, dont l’impact financier se répercute sur l’ensemble des passagers. En conséquence, plusieurs aéroports ont procédé, depuis 2021, à des hausses de tarif de la redevance dédiée au financement de ces activités.
Un second focus porte sur les indicateurs liés à la qualité de service et à l’expérience passagers dans les aéroports français. Cette édition a listé les indicateurs de qualité de service communiqués aux compagnies aériennes lors des commissions consultatives annuelles, révélant ainsi des niveaux de transparence hétérogènes parmi les aéroports régulés par l’ART. Elle intègre également de nouvelles données sur la ponctualité des vols, montrant que les causes propres à l’exploitant aéroportuaire sont à l’origine de moins de 10 % des retards.
Consulter :